Initialement j'avais écrit cette nouvelle dans le cadre d'un concour, je vous remets l'énoncé tel quel... Je conseille de le lire après avoir lu la nouvelle ^^
- Spoiler:
- Citation :
- Littérature > "Vous vous retrouvez pendant un jour complet dans une maison hantée perdue en pleine campagne désertique avec des corbeaux pour seuls amis. Racontez votre arrivée ici et vôtre journée puis votre fuite de cette maison dont les portes ne s'ouvrent plus après votre entrée.. Enfin celle de l'entrée tout du moins..."
Pour un problème de réalisme il faudrait écrire à "je" et les temps du récit donc l'imparfait pour les actions longues et le passé pour les actions courte. Il est bien sur aussi possible d'écrire au présent. Pour que la porte d'entrée s'ouvre pensez peut-être a une sorte de mécanisme, une carte compliquée y mênant... Toute votre imagination ! Cela peut aller du réel jusqu'au fantaisiste !
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Couloir de gauche ? Non, droite. La droite m’a toujours portée chance. La sortie sera à droite.
Il faut qu’elle soit à droite. Je ne me suis pourtant pas éloignée de plus de quelques mètres de la porte en prenant le couloir de gauche. Nous venions pour de simples vacances. Je sens encore son étreinte chaude et aimante autour de mes épaules, ses lèvres douces sur mon front.
Je ne comprends pas…
J’ai cligné des yeux. Un clignement d’yeux pour découvrir l’Enfer. Seule… Perdue… Dans cette pièce que je ne connaissais pas. Sale, grise, vétuste. Ce lit de fer abandonné au matelas défoncé… Et les vitres ! Tellement de crasse que le jour perçait à peine. Je le savais. La gauche… La gauche me porte malheur. Nous n’aurions jamais du emprunter Ce couloir. Nous aurions du tourner à droite. Il serait encore là… Je suis sortie. C’était un nouveau couloir. Un nouveau couloir que je ne connaissais pas… Comme maintenant !
Je ne peux pas m’arrêter de courir. Il faut que je tienne. Pour Lui. Pour Le retrouver.
Même si mes poumons sont en feu, je dois avancer. Mieux vaut avancer que de se faire rattraper par Eux. Je les sens, je les entends. Des plaintes, des rires étouffés… Leurs doigts squelettiques qui s’accrochent à moi pour me retenir dans ce lieu de perdition. Ils veulent m’éloigner de Lui. A moins que ce soit Lui qu’ils veulent ? Que je les guide…
Non ! Je ne céderai pas à leurs appels !
Une vaste salle…C’est la deuxième que je traverse. Ils étaient dans la première. J’ai été intriguée par Leurs silhouettes floues et blanchâtres. L’une d’Elles… Elle Lui ressemblait tellement ! Son dos fort et protecteur. C’était Lui ! J’en étais sûre ! Tellement sûre… Je l’ai enlacée… Alors Elle s’est mise a hurler. Le cri qui a déclenché la chasse. Chasse à l’homme. Chasse pour moi. Je l’entends encore, il me glace le sang, me vrille la tête….
Je dois sortir. Je dois sortir ! Je dois sortir ! !
Mais ils sont trop proches, trop près. Bientôt je sentirai leur étreinte glacée autour de moi. Leurs pas sont si proches. Et cette salle… Je suffoque, une odeur agresse mes narines, m’empêchant de respirer normalement. Je ne sais pas ce que c’est mais je m’étouffe, tousse, crache. Je dois réagir. Pour Lui… Il doit m’attendre quelque part. dehors. Oui… Mais pour sortir…
Je dois me cacher.
Oui, voilà la solution. Là. Une porte entrebâillée. Mon salut, ma bouée. Je m’engouffre à l’intérieur, m’y enfermant dans le noir. Je dois être forte. Reprendre mon souffle, attendre, guetter Leur passage. Alors… Alors je pourrai sortir, fuir à nouveau. Vers Lui. Toujours, toujours ce couloir. Et la droite. Et la sortie. Et Lui. Peut-être… Je veux y croire. Je dois y croire.
Je les entends…
Ils parlent, murmurent, chuchotent. Sifflements, chuintements, grincements. Ce n’est pas humain. Non. Ils ne sont pas humains. Et Ils me veulent. Ils veulent que je reste avec eux. Que je devienne comme eux. Une Âme en peine. Une Perdue. Je me débats contre cette idée… On me frôle, caresse. Qu’est-ce que c’est ? Des cheveux ? Les os de ceux qui m’ont précédée ? Ont-ils cherché à fuir eux aussi avant de finir enfermés ? Enfermés de leur propre volonté ?
Je me suis enfermée !
Il faut que je sorte. Je Les sens, dans le noir. Leur piège se referme sur moi ! Mes ongles griffent la porte. J’essaye de tourner la poignée. Vite ! La douleur se répand dans mes mains. Des échardes de bois, probablement. Sous les ongles, dans les mains. Je fais trop de bruit. Ca va les attirer ! La porte s’ouvre. Libération… Non ! C’est l’un d’Eux. Il tend ses bras éthérés vers moi, pour m’attraper !
Je dois me défendre !
Je me bats, lutte, griffe, mord. C’est ma vie qui en dépend. Je ne me laisserai pas emporter. Oh non… Une plainte. Qu’est-ce que c’est ? Ca coule entre mes doigts. C’est chaud, poisseux, visqueux. De l’ectoplasme ? L’odeur me soulève le cœur. Mais je suis libre. J’ai repoussé le fantôme. Je sors de là en courant. Mon Dieu ! Ils sont encore là.
Je les vois…
Vision d’horreur. Cauchemar… Monstres. Monstres ! Ce sont des Spectres, des Fantômes, croque-mitaines… Indescriptibles à traîner leurs carcasses dans ce bâtiment dantesque, aux couloirs dignes de Dédale. Vous me glacez le sang, me soulevez le cœur. Pourquoi hanter ces lieux ? Pourquoi me torturer moi ! Je n’ai rien fait ! Je ne Vous ai rien fait ! Laissez moi partir, sortir, je veux Le retrouver, je veux sentir à nouveau le soleil sur ma peau…
Je veux sortir !
Alors je cours. Je sens que c’est la dernière ligne droite. Derniers mètres décisifs. Je passe à travers eux avec un cri pour me donner du courage. Bras levés pour me défendre. Je ne rencontre que Leurs vides et Leurs cris. Je pleure. Je sens les larmes couler sur mes joues. Larmes de rage face à ce dernier assaut de courage, cette dernière volonté de vivre. Ma dernière volonté…
Je suis dehors ? Je suis dehors… Je suis dehors !
Oui ! Le vent ! Je sens une brise fraîche qui sèche mes larmes. Ne t’arrête pas de courir ! Non. Ils pourraient encore te rattraper. Te forcer à retourner dans cette maison de l’horreur. Cours ma fille ! Je sens l’herbe s’écraser sous mes pas précipités. Et le soleil couchant… Tellement beau ! Il m’inonde de ses rayons. Me revigore. Me redonne l’espoir. Là ! Deux silhouettes… Des agents ? De l’aide ? Oui ! Ces gens vont m’aider. Je vais leur raconter mon histoire et ces hommes vont m’aider…
Et Ils ne m’auront pas. Jamais. Je vais Le revoir !
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Essoufflé, l’homme s’adossa au rebord de la porte fenêtre. La nuit n’allait pas tarder à tomber. Les ombres du couchant prenaient déjà possession du parc qu’il observait d’un air inquiet. La grille était fermée… Une vague de soulagement s’échappa de tout son être en constatant que les heures de visite étaient finalement passées. Avec tout cela… Le médecin s’approcha de lui, ne jetant qu’un regard professionnel à ses multiples griffures et la morsure qu’il portait au bras avant de reporter son regard vers l’horizon. Vers le fond du parc…
- Elle a fait une nouvelle crise à ce que je vois ?
- Comme chaque jour depuis son arrivée Docteur. Vous aviez dit que vous alliez augmenter les doses de son traitement pourtant…
- Je l’ai fait. Mais c’est encore trop peu. Nous allons devoir la mettre en isolement en salle capitonnée. Les autres malades deviennent nerveux avec elle. Nous ne pouvons pas nous permettre qu’elle fasse naître l’anarchie tous les soirs comme elle le fait…
L’infirmier eut une moue triste. Il n’aimait pas perdre ses patients, la salle capitonnée était toujours signe de rechute ou d’aggravation. Rien de bon ne ressortait de ce lieu…
- Et que va en dire son mari, Docteur ?
- Il m’a donné plein pouvoir lorsqu’il nous l’a amenée la semaine dernière… Allez la chercher Marc, il va bientôt faire nuit. Elle doit prendre ses pilules.
L’homme en blanc s’en retourna, affichant autant de compassion que pour un autre patient. Mais Marc ne bougea pas. Patiemment, comme chaque soir depuis une semaine il attendit que la jeune femme finisse son long monologue paniqué aux vieilles corneilles perchées dans le pommier. Après… Après il la ramènerait dans sa chambre.
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En fait j'ai trouvé l'énoncé abominablement restrictif et ne me suis servi que de quelques éléments pour essayer de créer la surprise...
J'espère que cela à fonctionner